sábado, 16 de outubro de 2010

MÃE, ÉS TÃO PEQUENINA!

Pois é, velhinha eu ainda não sou, mas a minha mais velha já me ultrapassou há muito em tamanho. Sempre que me vê, ela diz "mãe, és tão pequenina!". Sinto-me mesmo pequenina, ao lado dela. Mas depois eu lembro-me que sou -e serei sempre- a sua Mãe, e que houve um dia em que ela era um ser minúsculo dentro de mim. Ai, que saudades...
Dá gosto ver os nossos filhos crescer... ainda que a Justiça não me permita acompanhar o crescimento da minha filhota mais de perto.

MÈRES PORTEUSES/BARRIGAS DE ALUGUER!

26 mai 2008
Le retour des « ventres à louer » ? (255)


Autre un sujet qui n’a pas suscité beaucoup de réactions ces jours-ci alors qu’il est explosif : un rapport sénatorial préconise la légalisation du recours aux mères porteuses (Le Monde 25-26 mai 2008).

Il y a maintenant une vingtaine d’années on s’était inquiété qu’en France, mais aussi dans bien d‘autres pays développés, on utilise cette technique du « ventre de location » pour devenir parent.

On peut entendre que des hommes et des femmes souffrent de se trouver dans l’incapacité d’être parents comme ils le souhaiteraient. Le désir d’enfant est légitime, pour autant il n’est pas gagé par un droit à l’enfant. La société n’aurait pas les moyens de garantir ce droit malgré les progrès de la médecine ou les possibilités de l’adoption. Difficile d’imaginer dans ce domaine un droit opposable.

Sans aller jusque-là peut-on admettre qu’une femme porte avec ou sans don d’ovule un enfant pour une autre ou pour un couple ?

Plusieurs questions se posent qui amènent à être perplexe sinon très réservé sur cette démarche, la fin ne pouvant pas justifier tous les moyens.

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La première interpellation concerne déjà le fait de vouloir contracter légalement sur le corps humain.

On sait que des dérives sont possibles. On a vu des femmes « louer leur ventre » pour 7 ou 8 000 euros comme on loue sa force de travail. Bien évidemment, généralement ce ne sont pas n’importe quelles femmes qui s’engagent dans ce processus. Leur itinéraire peut être chaotique, tout simplement, la pauvreté est là. Louer ou vendre son corps n’est pas un fait banal et naturel, mais souvent un moyen de se faire de l’argent. Ce ne peut être un métier comme on a vu certaines femmes – sinon leur mari tels les maqueraux d’antan parlant de l’acte prostitutionnel- l’affirmer. Comment laisser à penser que porter un enfant, voire donner une partie de soi pour le concevoir est un acte neutre ? Après tout l’artiste revendique une propriété intellectuelle sur son œuvre ! Comment nous dire aujourd’hui que le temps de la gestation est neutre dans la socialisation de l’enfant après nous avoir seriné sur l’importance de ce temps pour l’enfant. On se souvient des « Touche mon ventre pour qu’il sente son père » ou des « Mets lui du Mozart pour qu’il devienne mélomane ! ».

Et puis le corps humain est par principe hors du commerce. On ne peut pas vendre ses organes ni même son sang. Tout au plus cette démarche peut-elle ouvrir droit à une indemnisation compensatoire. A qui fera-t-on croire que la gestation pour le compte d’autrui sera un pur acte altruiste. Certains l’avancent pourtant comme les responsables de l’association Maïa. Entendons-les tout en pensant que c’est très exceptionnel, mais cela ne résout pas le fait que le problème que la gestation n’est pas un acte neutre pour une femme.

Hors les aspects financiers qui peuvent polluer le débat, l’enfant est une personne et non pas un objet. On peut le vivre comme une richesse ; pour autant il n’est pas un bien que l’on peut céder ni même commander ; par principe on ne peut pas à contracter en cette matière.

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L’autre grande préoccupation est bien sûr celle de la filiation.

Certes le spermatozoïde nécessaire à la fécondation de l’ovule vient d’un homme qui peut se revendiquer comme le père : père biologique et père par le droit, soit par reconnaissance soit par jugement. Mais que devient l’éventuel mari de la mère porteuse ? En France il est de droit le père légal. Devra-t-il désavouer son enfant ? Et s’il refusait ?

La question est évidemment bien plus délicate s’agissant de la filiation maternelle. Déjà sous prétexte qu’elle a décidé de ne pas être la mère, la femme qui donne son ovule, porte l’enfant, et accouche ne serait rien pour l’enfant. La gestation est niée comme temps-fort pour l’enfant. Il ne s’agirait que d’un nourrissage. Et l’on néglige encore que l’ovule provient généralement de cette femme et qu’une part de l’héritage chromosomique de l’enfant est le sien.

Non seulement on nie le biologique, mais de l’autre côté – celui de la femme qui a passé commande - on vient dire que c’est l’affectif – le fait de faire sien l’enfant - qui fait la filiation.

Bien évidemment notre droit connaît la création de liens de filiation artificiels entre deux personnes. L’adoption relève de ce processus.

Fondamentalement qui est mère ? Celle qui procure ses gènes ? La « nourricière » ? Celle qui se comporte comme mère ? Celle qui a reconnaît l’enfant ? Celle que le droit identifie comme mère ? Il y a bien cinq maternités possibles. Une chose est certaine il devient difficile de dire que la mère est celle qui accouche de l’enfant quand pour Napoléon cette donnée était bien la seule certitude qui existait en matière de filiation. A tout le moins devient-il nécessaire de dire de quelle filiation on parle. Et qui l’enfant tiendra-il finalement pour sa mère : celle qui lui a donné ses gènes et l’aura porté ou celle qui l’aura fait sienne ? Que se passera-il s’il revient vers sa gestatrice en délaissant sa mère juridique ?

Et que se passera-t-il si cette gestatrice décide finalement à la naissance de ne pas remettre l’enfant et de le déclarer sous son nom. Le père pourra-t-il l’attaquer ? Son épouse et compagne aussi ? A quel titre ?

Comme pour l’adoption par un couple homosexuel, le thème des mères porteuses oblige donc explictement ou implicitement notre société à s’accorder sur une question fondamentale : la filiation.

Jusqu’ici nos sociétés occidentales étaient sous la loi du biologique. Si un enfant est privé de parent, il peut bénéficier d’une (nouvelle) filiation par l’adoption. C’est exceptionnel.

La démarche de la gestation pour autrui conduit à bouleverser ce cadre traditionnel. Quelles seront les limites si on s’engage dans cette voie ?

Le pseudo droit à l’enfant justifie-il tout ? Comme de proposer des enfants à l’adoption sur internet ou sur en les faisant défiler sur des estrades posées dans des grandes surfaces. Le désir d’enfant peut-il justifier toutes les attitudes et, bien évidemment, en contre point doit-on reconnaître le droit de rejeter l’enfant commandé qui ne plairait pas au moment de la « livraison » ou ne plairait plus quelques temps plus tard ? Suffit-il de dire « J’aime cet enfant » ou « Je veux le faire mien » pour se voir reconnu comme parent ?

Ces questions sont délicates. J’entends que l’on ne peut pas les traiter simplement. On sait ce que l’on quitte ; on ne sait pas quel monde se construit si on commence à légitimer ces pratiques.

D’autant plus délicates à traiter que dans un monde de plus en plus poreux où l’on passe aisément d’un pays l’autre, certains (Pays Bas, Royaume-Uni, Canada, des Etats des USA) ont déjà décidé de franchir le pas. D’autres s’y refusent comme l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne.

En France les lois sur la bioéthique de1994 avaient coupé court aux débordements qui commençaient à être enregistrés avec l’émergence d’un véritable marché de la procréation. Malgré les précautions que l’on entend prendre ne sera-t-on pas rapidement déborder par les excès qu’engendrent naturellement les profits financiers. On a déjà des exemples comme la chirurgie esthétique. Faut-il vraiment, pour une poignée d’enfants de plus, de rouvrir la boite de pandores ?

Si on tolère ces conventions nous ferons régresser sur l’idée que nous faisons de l’enfant et de la femme plus objet que personne. Doit-on céder sur des valeurs qui ont mis tant et tant de temps à émerger ?

Le pragmatisme doit-il tout commander ? Il est évident que des enfants ont déjà été conçus en violant la loi. Contrairement à un discours dominant je ne suis pas sûr que notre droit soit vide au point de priver systématiquement ces enfants de filiation. Que la mère porteuse abandonne son enfant - mais il sera déjà établi qu’il est bien né de cette femme - et que la femme qui a « passé commande » tente de l’adopter en démontrant qu’il est de l’intérêt de l‘enfant d’être adopté. En tous cas, aujourd’hui, à juste titre la France refuse de retranscrire des actes d’état-civil « falsifiés ».

Une tendance lourde se dessine dont la dernière adaptation de la convention du Conseil de l’Europe sur l’adoption : le droit des adultes à être parent l’emporte sur le droit de l’enfant à une filiation claire qui autorise l’adoption par des couples homosexuels. Je l’ai déjà dit ici et je le répète pour éviter tout quiproquo : être réservé, sinon hostile, ne doit pas s’analyser comme une attitude homophobe, mais comme une interrogation sur la signification pour l’enfant d’être doté de trois (un biologique et deux par adoption) pères ou de trois mères au nom du droit des adultes de voir satisfait leur désir d’être parents.

La question est suffisamment importante pour ne pas céder en quelques instants à un effet de mode ou à un groupe de pression au risque de décider le contraire de ce que l’on a jusqu’ici développé. Nous nous sommes battus pour le droit de tous les enfants de vivre en famille : la leur ou à défaut une autre dans laquelle ils s’inscriraient par l’adoption, y compris en étant handicapés. Je l’ai rappelé, jamais le droit à l’enfant n’a été reconnu car il ne peut pas l’être. Il faut l’entendre : on peut ne pas être parent et être un homme et une femme à part entière.

PS : pour avoir déjà abordé ces questions ici, je sais que ces quelques réflexions peuvent soulever la passion, voire déboucher sur des mots excessifs. J’invite avec force à éviter débordements et injures dans l’intérêt de la réflexion de chacun
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L'entrevue - La mère porteuse, à quel prix?
Christian Rioux 23 mars 2009 Société

Photo : Agence France-Presse
Le Dr René Frydman, père du premier bébé-éprouvette français, estime que le Québec et la France ont toutes les raisons de continuer à interdire tout recours aux mères porteuses.
Le père du premier bébé-éprouvette français, René Frydman, s'oppose à toute reconnaissance des mères porteuses. Il n'y a pas de droit absolu à l'enfant au mépris de la souffrance des autres, dit-il.

Paris — En Estrie, le juge Michel Dubois, de la Cour du Québec, a refusé le droit d'adopter à une femme qui a enfreint la loi québécoise. Celle-ci avait versé 20 000 $ à une mère porteuse pour obtenir un enfant. Il n'en fallait pas plus pour relancer le débat sur ce sujet brûlant. Le même débat déchire aujourd'hui la France. Là-bas, malgré sept ans de démarches judiciaires, la famille Mennesson a vu elle aussi ses tentatives de faire reconnaître légalement une telle filiation rejetées. Les Mennesson avaient loué le ventre d'une mère porteuse californienne.

Cette similitude n'est pas étonnante puisque le Québec et la France ont pratiquement les mêmes lois en la matière. Déjà, des voix s'élèvent, comme celles du Dr François Bissonnette, du service d'endocrinologie du CHUM, pour que les États se fassent plus accommodants. En France, où les lois sur la bioéthique sont en révision, un comité sénatorial a proposé un assouplissement de la loi, comme en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et dans plusieurs provinces canadiennes où l'on a plutôt décidé d'encadrer cette pratique, pour autant qu'elle ne soit pas rémunérée.

Ce n'est pas du tout l'opinion d'un expert mondialement reconnu, le Dr René Frydman. Selon le père du premier bébé-éprouvette français, le Québec et la France ont toutes les raisons de continuer à interdire tout recours aux mères porteuses. «On ne peut pas légaliser ce recours sans légaliser en même temps une certaine exploitation de la femme, dit le spécialiste que nous avons rencontré à sa maternité de l'hôpital Antoine-Béclère à Clamart, en banlieue de Paris. Quand bien même la grossesse ne serait pas rémunérée, et quoi qu'en pensent certains idéalistes, être mère porteuse reste le symbole même de l'aliénation.»

Une forme d'esclavage

On ne peut pas accuser René Frydman d'être opposé aux nouveaux modes de procréation que propose aujourd'hui la science. En 1982, il faisait partie de l'équipe dirigée par le professeur Émile Papiernik qui a mis au monde Amandine, le premier bébé français conçu grâce aux techniques de fécondation in vitro mises au point par le biologiste Jacques Testart. En 1986, il a aussi accouché la mère du premier bébé issu d'un embryon congelé. Dans son bureau défilent chaque jour des couples qui donneraient n'importe quoi pour avoir un enfant. Ce désir est légitime, dit-il. Mais il a des limites qui sont celles de la science et de l'éthique.

René Frydman n'hésite pas à comparer le recours aux mères porteuses à une forme d'esclavage. «Donner neuf ou douze mois de sa vie à quelqu'un d'autre, même si c'était théoriquement gratuit, reste une forme d'aliénation. Quand on a aboli l'esclavage, il y avait des gens qui ne voulaient pas en sortir. Il y a toujours eu des aliénés volontaires. Ce n'est pas une raison pour légaliser l'esclavage. En légalisant cette pratique pour quelques femmes prétendument volontaires, on ouvre la porte à la reconnaissance de ces couples qui vont en Inde ou dans d'autres pays, là où l'exploitation est sans vergogne.»

Selon le spécialiste, la reconnaissance des mères porteuses, même «volontaires», fait l'impasse sur les véritables conséquences d'une grossesse. «Porter un enfant n'est pas une pratique sans conséquence. On oublie toujours de dire que toutes les grossesses ont des conséquences: 15 % de césariennes, 20 % d'épisiotomie, sans compter les complications post-accouchement et les dépressions post-partum. A-t-on pensé aux conséquences sur ces enfants qui verront leur propre mère porter un enfant pour l'abandonner ensuite. Et à son mari qui dort à ses côtés et voit cet enfant bouger alors qu'il est destiné à autrui. Il y a là un problème éthique qui nous entraîne dans une véritable dérive.»

Sans compter que le recours aux mères porteuses est au fond la programmation systématique d'un abandon d'enfant. «En tant qu'accoucheur, je sais qu'il y a des relations entre le foetus et la mère qu'on ne peut pas négliger. Décider a priori, pour des raisons d'un contrat social, qu'on va abandonner un enfant, c'est une marchandisation de l'être humain.»

(...)
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France : va-t-on légaliser la pratique des mères porteuses ?

Le Monde revient sur la question de la gestation pour autrui, pratique interdite en France. En juin, un groupe de travail mis en place par le Sénat devrait proposer une légalisation des mères porteuses en France. Cette légalisation est soutenue par des psychanalystes comme Geneviève Delaisie de Parseval, des professeurs de médecine comme Israël Nisand ou des philosophes comme Elisabeth Badinter. Mais, elle suscite aussi beaucoup de réticences comme l'affirme Catherine Labrusse-Riou, professeur émérite de droit à l'université Paris-I : "cette réforme bouleverserait les fondements mêmes de notre système de filiation, qui est à la base de notre identité". [...] "L'enjeu symbolique et institutionnel de ce débat est lourd".
Dans le quotidien La Croix, Xavier Lacroix, théologien moraliste et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) rappelle que le CCNE a créé un groupe de travail spécifiquement sur cette question qui n'a pas encore rendu ses conclusions. Il rappelle cependant que dans "trois avis antérieurs, il était soit opposé, soit très réticent par rapport à cette pratique. On peut penser que ce n'est pas sans raison ni argumentation".

Pour lui, la pratique des mères porteuses instrumentalise le corps de la femme et le risque concerne aussi la gestation et l'accouchement car lors de cette période "a lieu une interaction d'une immense finesse entre le corps de la femme et celui de l'enfant". "On tremble donc à l'idée d'une grossesse qui serait vécue sans attachement, dans l'indifférence, dans une perspective seulement utilitaire ou, pire, mercantile." Un autre risque vient de ce qu'il appelle "la maternité dissociée", dissociation entre le don d'ovules, éventuellement la gestation puis la reconnaissance de l'enfant.

© genethique.org

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction

RECUSO-ME A SER BARRIGA DE ALUGUER!!!!!!!!!!!!!


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