sexta-feira, 29 de julho de 2011

POSER UN CHOIX C'EST D'ABORD RENONCER!

voici une lettre intéressante transmise par le Service de Santé Mentale du Tournaisis à la Chambre des Représentants de Belgique.

Source : www.lachambre.be/kvvcr/index.cfm?language=fr

ADOPTION ET HOMOPARENTALITES.

<< Monsieur, Il y a plusieurs mois maintenant vous nous interpelliez à propos de ces questions bien contemporaines touchant entre autre à l’adoption d’enfants par des couples homoparentaux. Il s’agit là de questions bien difficiles, soulevant les passions. Vous souhaitiez avoir un maximum d’avis pour ouvrir le débat. Comme promis, mais un peu tard sans doute, voici quelques réflexions partagées au sein de notre Service de Santé Mentale du Tournaisis. Il ne s’agit pas d’une argumentation bien construite, mais d’un certain nombre de « flashs » permettant effectivement d’ouvrir des bases de réflexion. > Préalables.

1 - D’abord et avant tout nous tenons à nous insurger fermement contre cette information diffusée par certains médias, information qui laissait entendre que « tous les psys » seraient d’accord avec ce projet de loi en faveur de l’adoption dans les couples homoparentaux.
D’abord ce n’est fondamentalement pas vrai.
Ensuite, il tiendrait du miracle, mais peut-être aussi de l’absurde que tous les psys aient une position unanime, convergente et concertante face à une telle question. Si c’était le cas, ils se mettraient automatiquement en porte à faux par rapport à ce qui fonde l’essence même de leur travail.

2 - Poser la question d’une loi pour régir l’adoption éventuelle par des couples homoparentaux ( ou monoparentaux) est ce la bonne question ? Est ce le juste débat ?
Si un « débat d’idées » s’ouvrait sur cette question, il s’agirait bien d’une question de société qui permettrait à l’homme de grandir, dans son humanité…. comme d’ailleurs le permet tout débat sur les grandes questions humaines.
En contre partie « voter une loi » est une toute autre démarche…. ni urgente…. peut-être même pas nécessaire.

3 - La tendance contemporaine est de légiférer sur tout.
Actuellement depuis quelques années nous votons à tour de bras, davantage en quelques années qu’en un siècle.
Du reste plus personne, parfois même les spécialistes, n’arrive à se débrouiller dans le dédale de ces lois qui finissent par se contredire et mettent en tout cas, de facto, tout citoyen dans son tort puisqu’en principe « nul n’est sensé ignorer la loi ».
Il y a là un « empressement à légiférer » donc les effets nous semblent souvent pervers.

4 - La vraie liberté pour un sujet s’inscrit bien dans le fait qu’il est libre de penser, libre de s’exprimer dans le respect des autres, libre d’ouvrir un débat au sujet des idées qu’il présente.
En ce sens encore, le débat sur l’adoption et l’homoparentalité est intéressant.
En contre partie il n’est pas vrai que la liberté c’est de « laisser tout faire » et d’ouvrir, dans la réalité concrète et quotidienne, un maximum de possibilités d’actions.

5 - Dans notre société contemporaine dire non devient un acte courageux, si pas héroique à certains moments.
Toute personne engagée dans un processus d’éducation a pu expérimenter le fait qu’il est bien plus difficile de dire non que d’accepter toutes les propositions émises.
Aujourd’hui, dire non est presque scandaleux, vécu comme raciste, comme abus de pouvoir…..
C’est un peu comme si le « rêve humain » évidemment et par définition sans limite, se confondait avec « les actions humaines » elles-mêmes, par définition, confrontées aux réalités de la vie et à de nombreuses contraintes.
Nous pouvons tous sans doute rêver à la vie éternelle, mais je suppose qu’elle ne sera jamais possible sur cette terre même à force de surgélation de nos corps ou de création de bébés en laboratoire.

6 - Ouvrir l’adoption aux couples homoparentaux nous inscrit bien dans une société de consommation qui tend à confondre l’enfant à un « bien de consommation », à un objet qui peut être dans pas si longtemps que cela sera un objet mis en vente publique. ( bébés fabriqués en laboratoire, puis confiés à des « porteuses » pour, enfin, être « vendus » à l’adoption !).

7 - Il va de soi que nous ne remettons en rien en question la qualité de l’amour qui anime un couple homosexuel ou lesbien.
Nous ne remettons en rien en cause ses éventuelles compétences éducatives.
Il ne s’agit pas non plus de s’opposer à ce que deux êtres humains, fussent-ils de même sexe, décident de lier leur vie pour un temps, en formant couple.
Autre chose serait évidemment de reconnaître ce couple dans les liens du mariage « comme si » il s’agissait d’un couple habituel.

8 - Il nous semblerait nécessaire de rappeler à tous les concitoyens et peut-être surtout à nos enfants et petits-enfants que la norme et donc, en conséquence la normalité, est bien le couple hétérosexuel.
Il s’agit là d’un déterminant de la destinée humaine.
Reconnaître que là se trouve la normalité n’entraîne évidemment en rien le fait de condamner voire de s’opposer à la création de systèmes plus particuliers, évidemment totalement respectables.

9 - Oser affirmer que ce sont les couples hétérosexuels qui produisent des humains homosexuels est vraiment un scandale. En soi ! !
Evidemment, les humains quels qu’ils soient, sont capables de tout : du meilleur comme du pire.
Toutefois cette affirmation nierait la bisexualité fondatrice de l’Homme …. qui reste sans doute permanente tout au long de la vie au moins sur le plan psychique ….mais qui nécessite un choix sur le plan social, par rapport au « mode de vie » que chacun va privilégier pour sa vie sociale, probablement au moment de l’adolescence.

C’est à ce moment là qu’il appartient à chaque humain de faire le travail de renoncer à cette bisexualité en posant un choix de vie qui impose une part de renoncement, évidemment douloureuse mais incontournable, si on ne veut pas rester dans une position de toute puissance telle que l’on peut imaginer qu’est celle des tout petits bébés.

10 - A écouter les médias aujourd’hui, le « must » pour tout humain serait d’être bisexuel.
Oser dire non c’est donc probablement s’inscrire en contre-pieds de la tendance actuelle ( mais pas culturelle) à accepter un peu n’importe quoi au nom de cette nouvelle valeur montante qui s’exprime de plus en plus depuis une dizaine d’année sous le mode de « il faut a tout prix se réaliser ».

11 - Donner le droit pour rendre légale l’adoption par des couples homoparentaux n’est ce pas prendre le risque d’arriver au contraire de ce que la loi souhaiterait.
Si la loi sort, adopter sera un droit qu’il ne s’agira plus de contester et qui se mettra de moins en moins en débat ce qui risque plutôt d’appauvrir notre humanité que de l’enrichir.


> Quelques idées intéressantes.

1 - Il faut se rappeler que dire non, c’est permettre aux humains d’accéder, de construire, puis d’assumer leur destin d’Homme, d’avoir accès au langage qui ne peut naître qu’à l’intérieur d’un décalage entre deux êtres, d’une différenciation, d’une séparation.

2 - Si on légifère à ce sujet, c’est sans doute pour éviter la transgression.
Or, c’est dans la transgression que la pensée peut se construire, que le débat peut s’ouvrir, que l’homme peut s’incarner en tant que sujet « pensant ».

3 - Un des argument pour justifier l’adoption par des couples homoparentaux se situe dans le fait qu’il y a sans doute une injustice dans le fait que les femmes peuvent constituer des couples lesbiens tout en mettant au monde des enfants, soit par une relation de passage (volontairement choisie) soit en recourant à une procréation médicalement assistée.
Les hommes vivant en couple homosexuels ne le pourraient pas.
Injustice ?
Ou plutôt simplement reconnaissance de ce qui nous différencie fondamentalement en tant que homme masculin ou en tant que femme.

4 - C’est justement dans cette différence, grâce à elle, parce qu’elle existe, qu’un petit d’humain peut se construire dans le langage et trouver, dans les jeux identificatoires, sa propre voie qui ne sera ni totalement celle de son père, ni totalement celle de sa mère, qui s’inspirera sans doute des deux pour se construire en « profitant » de ces différences.

5 - N’est ce pas un mythe de penser que s’il est vrai que les lois sont nécessaires, qu’elles ont une vocation universelle pour une communauté donnée, elles ne peuvent pas tout arranger des questions humaines.
Légiférer sur cette question n’est ce pas simplement déplacer ou post-poser la question fondamentale qui nous anime, à savoir : celle de nos différences ?

6 - La question des différences est bien une des question fondamentale de cette nouvelle culture naissante qui s’enracine déjà dans la fin du 20ème siècle : nous sommes tous les mêmes !
Puisque nous avons tous une particularité, le fait de l’avoir tous fait que nous sommes encore du côté du même.
Ne confondons nous pas d’une part « être les mêmes » avec d’autre part « avoir les mêmes droits » par rapport à l’organisation sociale.
Il nous semble que les deux éléments de ce binôme sont trop souvent confondus.
Il n’y a pas selon nous de racisme à reconnaître nos différences, que du contraire !
Au contraire , ce nouveau mythe de l’ « égalitarisme » ne nous semble en rien susceptible de protéger les enfants… que du contraire encore.

7 - « Poser un choix c’est d’abord renoncer », dit le proverbe.
Choisir de vivre en couple homosexuel ou lesbien c’est effectivement poser un choix.
Ce choix à des conséquences, comme tout choix.
Ces conséquences il faut que chacun de nous les assume.
Dans ces conséquences il y aura toujours du gain et des pertes.
Il ne peut en être autrement, en quelque matière que ce soit.
Il est vrai qu’aujourd’hui « manquer » est rapidement assimilé à une sorte d’état de maladie, insupportable…. qui doit être soigné…
Un peu comme si on oubliait que « le manque » est lié à la condition humaine…..et permet en fait, d’accéder à cette « humanité ».

8 - Un des gros problème des couples homoparentaux se situe dans le fait que les deux parents soient « du même » et justement non du côté de la différence.
Or, l’enfant grandit en face du couple de ses parents, sur un mode spéculaire, un peu comme s’il se voyait grandir dans le miroir de la différence, constituée par la différence des sexes.
Ce manque de différence ne peut que poser problème pour son développement. Il y a aura une plus grande difficulté à accéder à une forme de subjectivation, de remise en question, d’interrogation s’il est trop prisonnier d’un modèle unique ( même si nous savons que les fonctions parentales ne sont pas directement liées au sexe réel et ne sont pas toujours assumées prioritairement par les parents géniteurs ou légaux).

9 - Ceux qui défendent l’adoption dans les couples homosexuels se réfèrent à certaines statistiques qui témoigneraient du fait qu’il n’y a pas davantage de maladies mentales chez les enfants élevés dans les couples homoparentaux, par rapport aux couples traditionnels.
Avancer cet argument ( nous allons postuler que ces statistiques sont honnêtes), nous semble toutefois profondément hypocrite dans la mesure où il s’agit d’une réalité tronquée du moins du point de vue de la santé mentale.
S’il est vrai qu’un enfant élevé dans un couple homoparental ne présente pas davantage de « maladie psychiatrique », on ne peut nier l’existence d’une souffrance psychique, importante, souvent muette, qu’il y a lieu de prendre en compte et qui va tout de même constituer une difficulté supplémentaire pour le développement de cet enfant.

10 - Pourquoi est ce du côté de la loi qu’il faille intervenir ?
Cela ne doit il pas rester une question plus privée ?
A nos yeux, cela doit rester « une question » , une question éthique c’est à dire ce qu’il y a de plus intéressant pour l’humain.
Les humains ne doivent avoir de cesse que de s’interroger sur ce que c’est de vivre ensemble, sur ce que c’est d’être parent.
Légiférer en ces matières ( comme en d’autres ) touchant les questions humaines et privées, n’aurait il pas tendance à plutôt évacuer ces questions, comme les « résoudre » une fois pour toute ce qui va à contre sens de ce qui permet à l’humain de se déployer.
Plutôt que de légiférer, ne serait il pas davantage intéressant de proposer une réflexion sur les grands thèmes humains, et ceci aux jeunes générations pour que celles-ci puissent s’interroger sur : qu’est ce que c’est de poser des choix ? Qu’est ce que c’est d’être parents ? Quelles sont les conséquences liées à mes choix et comment les assumer ?
Normalement ces réflexions seraient à soutenir par les parents mais il est vrai que nous remplissons de moins en moins cette fonction.
Faut-il dés lors que l’école s’en charge ?
11- La question de l’homoparentalité, repose à nos yeux la question de l’inceste.
Dans cette situation, le « désir » a pour objet le même que celui d’autre parent.
Dans notre société le meurtre et l’inceste sont deux « lois fondatrices de notre humanité « , de notre culture.
De notre point de vue, on ne peut pas y toucher même par le biais d’une loi.
Le projet d’adoption par des couples homoparentaux viendrait sans doute égratigner cette loi.
Il permettrait une sorte de « flirt dangereux » entre la pensée, le rêve, le langage d’une part et la réalisation concrète et pratique de ce rêve…. entraînant une confusion entre ces deux espaces, confusion dont on sait les dommages qu’elle peut causer en terme de développement humain, d’identité…..

| Propositions |

1. Non, de notre point de vue, à une loi rendant légale l’adoption pure et simple d’enfants par des couples homosexuels, surtout s’il s’agissait d’une loi qui mettait sur pieds d’égalité l’adoption d’un enfant par un couple hétérosexuel ou par un couple homosexuel.

2. Si une loi particulière devait être créée en la matière elle doit être « fondamentalement différente » d’une loi qui s’adresserait à l’adoption dans des couples hétérosexuels….. même si la création de ce texte doit prendre du temps.
Qu’un enfant grandisse dans un couple homosexuel nécessite sans doute qu’il ait un statut légal.
Mais ce statut doit être différent, justement pour qu’il puisse s’interroger…. Pour qu’il ne puisse pas faire comme si ce couple s’inscrivait dans la « normalité de la destinée humaine ».

3. Reconnaître un statut à un enfant vivant dans un couple homosexuel, secondaire à des choix ultérieurs des parents, ne nous semble pas du tout la même chose que de voter une loi rendant légale l’adoption par des couples homosexuels.
Reconnaître le statut de l’enfant, n’est pas dire oui pour l’adoption à des couples de parents.


Pour les équipes du SSMT.

RECUSO-ME A SER BARRIGA DE ALUGUER!!!!!!!!!!!!!


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