quinta-feira, 12 de agosto de 2010

PETIÇÃO A CIRCULAR AQUI EM FRANÇA: LEIAM TUDO SOBRE OS EFEITOS NEGATIVOS DA GARDA PARTILHADA E DA GUARDA ALTERNADA!

NON A L’IMPOSITION D’UNE RESIDENCE ALTERNEE POUR LES ENFANTS DE PARENTS SEPARES PAR DEFAUT !

Sous une première « pression » des associations de défense des droits des pères séparés, la loi du 04 mars 2002 autorise le Juge aux affaires familiales à imposer la résidence de l’enfant en alternance au domicile de l’un, puis au domicile de l’autre.
Or lorsqu’elle n’est pas adaptée à la situation familiale, la résidence alternée peut entraîner chez l’enfant des troubles suffisamment graves pour que s’applique un principe de précaution. Mais la loi n’a prévu aucun garde-fou, si ce n’est une « fixation à titre provisoire », une sorte de «cote mal taillée » puisque aucun délai n’est fixé légalement et que certaines situations provisoires prennent un goût de définitif.
Dans nombre de cas, le Juge ayant même des difficultés à revenir sur un fonctionnement établi, espère une adaptation de l’enfant concerné et une pacification des tensions, le plus souvent en vain. Notons ici que les décisions de certains juges relèvent aussi d’une prise de position idéologique.

Afin de bien comprendre notre démarche, nous vous demandons d’accepter le postulat suivant concernant notre position :
• Nous souhaitons que nos enfants puissent continuer à voir leur père de façon régulière et suivie, dans un climat déchargé de toute agressivité dans la mesure où leur équilibre est préservé et respecté.


NOUS, MAMANS ET CITOYENNES, SOMMES TOUT A FAIT OPPOSEES A CE QUE LA LOI AILLE PLUS LOIN A LA SEULE DEMANDE D’ASSOCIATIONS DE DEFENSE DES DROITS DES PERES SEPARES !

Pourquoi légiférer pour l’ensemble des séparations, et imposer UN mode de garde
plutôt qu’un autre par défaut. Il n’y a pas de famille « par défaut » Elles sont diverses et uniques et méritent une pluralité de solutions qui s’adaptent à leurs modes de vie et plus particulièrement celui des enfants. Nous sommes donc hostiles à ce qu’une formule précise d’hébergement, quelle qu’elle soit, apparaisse dans un texte de loi comme la règle de base par rapport à toutes les autres. Cela nous semblerait une ingérence excessive de l’Etat dans le privé des familles, basée sur un doute et une méfiance quant à la capacité des parents à veiller sainement sur leurs enfants

Une nouvelle fois, et sur ces questions fondamentales, les associations féminines ou les groupes d’aide aux femmes et aux enfants agressés dans un contexte familial, ne sont, ni sollicités, ni entendus par les parlementaires ou même par les délégations aux droits des femmes de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Pourquoi ?

Cette proposition législative faite au travers d’un nouveau texte de loi par les députés Mallié-Decool nous parait totalement inappropriée.

Pour quelles raisons ?

 Parce que malgré des demandes répétées de très nombreux professionnels en pédopsychiatrie (1), il n’a été fait aucune réelle étude sur les conséquences de l’application de la loi depuis 7 ans maintenant.

 Parce que l’absence de sentiment de sécurité affective ressenti par des enfants mis en alternance continuelle de lieu de vie (parfois 4 foyers dans les familles recomposées) peut entrainer la constitution d’un attachement dit "désorienté - désorganisé", qui se manifeste par les symptômes au demeurant référencés et bien connus de la communauté scientifique.

 Parce que le mineur devient, dans le cadre dune résidence alternée imposée dans une ambiance conflictuelle, un enjeu pris dans un conflit de loyauté qui n’a plus d’autre choix que de dénier ses besoins personnels et individuels.

 Parce que de nombreuses mères séparées subissent le harcèlement judiciaire et moral de leur ex conjoint, qui utilisent la loi et brandissent l’étendard de leurs droits sans considération du bien être de l'enfant.


Le rapport d’information 2005/2006 du Sénat indique que c’est un mode de garde « contesté, à encadrer plus strictement et qui n'est pas adapté à toutes les situations ».


A propos de la loi 2002 et de ses effets pervers :

Cette loi de 2002, basée à priori sur la volonté de permettre aux enfants de conserver des contacts équivalents avec le père et la mère, possède de nombreux effets pervers:

• Dans les cas de séparation difficile, la résidence alternée est demandée par nombre de pères comme un moyen de vengeance, de pression et de contrôle sur la mère.

• L’application de cette loi est totalement dépendante de la subjectivité ou du bon sens du juge aux affaires familiales.

• Elle ne considère que les désirs des parents, sans tenir aucun compte des besoins spécifiques des enfants, qui varient en fonction de leur âge et de leur vécu familial depuis la naissance.


Parce qu’en validant cette demande de « partage d’enfant égalitaire » au nom des droits des parents, le législateur n’a pas pris en compte :

 La réalité de prise en charge des soins et des charges liées aux enfants AVANT la séparation parentale par chacun des deux parents (2)

 Les antécédents et la perpétuation de situations de violence masculine dans le cadre familial, voire parfois de violence psychologique ou de pathologies diverses, qui ne font aucunement entrave à l’exercice conjoint de l’autorité parentale et à la résidence alternée.

 les besoins psychoaffectifs des enfants concernés, incluant la prise en compte de leur âge et de leur évolution individuelle au cas par cas

 la configuration économique et sociale obligeant les parents à avoir la capacité financière pour assumer un rapprochement géographique afin de créer une proximité de domiciles

 l’existence ou non d’un consensus parental et donc dune réelle co-parentalité permettant à l’enfant de vivre cette alternance sans clivage

 la répartition des risques judiciaires en cas de mise en cause de la responsabilité civile des parents alors que l’enfant réside chez l’un, l’autre pouvant être tenu pour également responsable des dommages causés.

 Les critères et les moyens pour un parent de contester cette décision ou de revenir sur ce mode de garde s’il estime qu’elle va à l’encontre du bien être de son ou ses enfants


Il est urgent de fabriquer du savoir

Ainsi, pour faire avancer le débat et ne pas s'en tenir aux avis partisans des uns et des autres, nous demandons que la Direction Générale de la Santé sollicite pour avis les scientifiques français spécialistes du développement de l’enfant appartenant à la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et/ou à la WAIMH, qui sont les deux organisations officielles, afin d'obtenir un rapport circonstancié sur ce thème.

Avant que de renforcer une loi, il faut déjà faire l’état des lieux dans son actuelle application, qui, si l’on en croit le rapport 2008 de Mme Versini, Défenseure des Enfants, occasionne de nombreuses dérives. Elle y indique que : «… la souffrance de l’enfant peut être judiciairement insuffisamment évaluée et, paradoxalement, ses propres droits peuvent être masqués par la mise en œuvre des droits des parents. »


Association SOS les MAMANS – www.soslesmamans.com


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(1) Voir les rapports du PROFESSEUR MAURICE BERGER, CHEF DE SERVICE EN
PSYCHIATRIE DE L'ENFANT AU CHU DE SAINT-ETIENNE, LE PROFESSEUR ABRAM COEN, PEDOPSYCHIATRE MEMBRE DU LABORATOIRE DE RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE DE PARIS XIII-VILLETANNEUSE,
LE PROFESSEUR LEVY-SOUSSAN , PEDOPSYCHIATRE, CHEF D'UN CMPP A PARIS, HANA ROTTMAN, PEDOPSYCHIATRE ET CHERCHEUR, le PROFESSEUR B. GOLSE, CHEF DE SERVICE DE PEDOPSYCHIATRIE, les PROFESSEURS NICOLE ET ANTOINE GUEDENEY CHEF DE SERVICE DE PEDOPSYCHIATRIE, le DOCTEUR MYRIAM SZEJER PEDOPSYCHIATRE ET CHERCHEUR, JACQUES EMIN, PSYCHOLOGUE, EXPERT PRES DES TRIBUNAUX, le PROFESSEUR TONNELIER, CHEF DE SERVICE DE PEDOPSYCHIATRIE, Le PROFESSEUR BRAZELTON, EDWIDGE ANTIER,PEDIATRE, le PROFESSEUR FOURNERET, CHEF DE SERVICE DE PEDOPSYCHIATRIE A LYON.
Ainsi que LE LIVRE NOIR DE LA GARDE ALTERNEE, J. Phelip, Ed. Dunod )

(2)Extrait du rapport Tabarot Juillet 2008 (page 12)
«la charge de la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle repose encore essentiellement sur les femmes. Le fait que de plus en plus de femmes travaillent n’a pas conduit à un nouveau partage des responsabilités au sein des couples s’agissant de la garde, des soins et de l’éducation donnée aux enfants : ce sont très majoritairement les femmes qui continuent d’assumer l’essentiel des responsabilités. Ainsi, ce sont presque toujours les mères qui habillent les enfants, leur font faire leurs devoirs, qui restent à la maison lorsqu’un enfant est malade, et qui les emmènent et vont les chercher sur leur lieu d’accueil. »
Etudes et Résultats, DREES, avril 2007, « Entre maison, enfant(s) et travail : les diverses formes d’arrangement entre les couples »



Nomades malgré eux -



La garde partagée a la cote depuis quelques années chez nous. On en a fait une revendication politique, une question de droit et d’égalité entre les hommes et les femmes. En vertu de la loi canadienne, l’intérêt de l’enfant doit primer lorsqu’on détermine le mode de garde, au moment d'une séparation. Mais des spécialistes se demandent si, dans les faits, ce n’est pas plutôt l’intérêt des parents qui domine. La garde partagée est-elle une solution pour les enfants ou pour les parents? Une équipe d’Enjeux a fait enquête. Elle a recueilli les témoignages d’enfants qui vivent la garde partagée, de parents, de spécialistes et de juristes au Québec, en France et en Belgique.

Vivre dans ses valises

La garde partagée est à la mode, mais on commence à entendre des voix discordantes à son sujet. On s’inquiète de ses effets sur le développement affectif des enfants, surtout des tout-petits.


Une séance de médiation

Yvon Gauthier est pédopsychiatre à l’hôpital Sainte-Justine, où il a mis sur pied la Clinique d’attachement: « On a beaucoup partagé les enfants. L'enfant qui part avec sa petite valise pour les fins de semaine, qui va passer une semaine chez son père et qui revient. Nous adultes, on ne vivrait jamais comme ça. […] On a besoin d'un lieu qui est le nôtre, où on se sent bien. Passer une semaine à une place, une semaine à l'autre, ce n'est pas du tout naturel. Et on a imposé ça aux enfants. »

Les enfants que nous avons rencontrés abondent dans le même sens: se promener d'une résidence à l'autre, comme des nomades, n'est pas une vie. Daphnée: « Les bagages, ce n’est vraiment pas le fun. C’est comme si je déménageais chaque semaine. » Éliane: « L’autre fois, j’ai oublié mon agenda chez mon père, et j’étais chez ma mère. Mais, moi, mes parents ne peuvent pas se voir, ne peuvent pas se parler. Alors, c’est plus difficile, et c’est tant pis pour moi. »

Pour l'enfant, l'atmosphère tendue créée par le conflit est sans aucun doute ce qui le fait le plus souffrir. Laure: « Ce que je n’aime pas, c’est d’être prise entre les deux. Tu ne veux pas faire de la peine ni à l’un ni à l’autre. Si tu dis quelque chose, tu as peur que l’autre soit fâché. Tu essaies de rester neutre, mais des fois, c’est difficile. »

Des problèmes d’attachement


Yvon Gauthier

Le Dr Gauthier en est venu à la conclusion que la garde partagée pour les enfants de moins de six ans n’est pas souhaitable et qu’à cet âge, la garde devrait surtout être accordée à la mère: « Il reste que, dans mon expérience à moi, la mère devient la figure d'attachement prioritaire dans la majorité des cas. Pourquoi? La mère, c’est elle qui a porté l'enfant pendant neuf mois. »

En France aussi, ce concept de l’attachement prioritaire à la mère suscite la controverse. Maurice Berger est un psychiatre de renom, qui mène une vigoureuse campagne contre la garde partagée pour les enfants de moins de six ans. Il est responsable de la clinique de pédopsychiatrie de l'hôpital de Saint-Étienne, près de Grenoble en France. Comme psychiatre, il reçoit des centaines d'enfants en garde partagée, qui ont développé des problèmes importants: « Les symptômes étaient prévisibles. Une angoisse de séparation majeure, avec des enfants qui deviennent hyper-vigilants et qui surveillent leur mère dès qu'elle s'éloigne. Dès qu'ils ne l'ont plus sous le regard, ils hurlent. Ça n'existait pas avant la mise en place de la garde partagée. Des nourrissons qui ne dorment plus, qui mangent mal, qui présentent des moments de dépression importants […]. C'est tout à fait impressionnant. »


Gérard Poussin

Les idées du Dr Berger sur l’attachement sont partagées par bon nombre de psychiatres français. Mais elles suscitent aussi beaucoup de remous. Certains, comme le psychologue Gérard Poussin, trouvent ces idées rétrogrades. Gérard Poussin prétend que les opposants à la garde partagée confondent tout. Ce n’est pas la garde partagée qui déstabilise l’enfant, dit-il, mais le conflit entre les parents: « J’ai eu des cas d'enfants à résidence alternée qui présentaient effectivement des symptômes. On s'est posé la question: est-ce que c'est la résidence alternée, ou est-ce autre chose? Chaque fois, je me suis aperçu qu'il y avait, dans ces situations-là, des conflits très importants entre les parents. Qui nous dit que c'est la résidence alternée — ou si c'est effectivement ces sentiments très forts et très violents — que l'enfant a du mal à tolérer? C'est impossible à déterminer. Alors, des gens opposés à la résidence alternée se saisissent de ça pour dire que c'est la résidence alternée. »

Pour quoi penchent les lois?

L’équipe d’Enjeux s’est rendue en France et en Belgique pour voir où en est le débat sur la question. La France a, depuis 3 ans, une loi qui permet aux juges d'imposer une garde partagée. Quant à la Belgique, on la cite souvent comme exemple d’ouverture à la garde partagée. Les parlementaires belges s’apprêtent d’ailleurs à voter pour un projet de loi qui va plus loin encore: exiger des juges qu'ils donnent la priorité à la garde partagée, quel que soit l’âge de l'enfant.


Laurette Onkelinx

Nous avons rencontré la ministre qui défend le projet de loi sur la présomption favorable à la garde partagée en Belgique, Laurette Onkelinx. Elle pense qu’en consacrant la garde partagée quasi automatique, il y aura moins de conflits entre parents: « Ce que nous essayons, c'est de limiter les effets néfastes pour l'enfant. Et permettre à l'enfant de voir sa mère et de voir son père dans un cadre largement égalitaire, c’est, il me semble, permettre de diminuer des effets difficiles pour l'enfant. »

Au Canada, les lois sont beaucoup plus souples. Danielle Richer est juge à la Cour supérieure du Québec: « Notre priorité, dans le code, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant. On n’arrête pas de le répéter, mais c'est écrit en toutes lettres. C'est ça qui doit nous guider. Et quand on se laisse guider par ça, on sait quand la garde partagée est la bonne solution, et quand elle ne l'est pas. »

Dans tout ce débat, une chose semble claire: on ne connaît pas réellement les effets de la garde partagée à long terme sur le développement de l'enfant. Devrions-nous attendre, avant d'aller plus loin, et vérifier d'abord comment les jeunes qui ont vécu une garde partagée s'en sortent?

Journaliste: Alain Gravel
Recherchistes: Marie-Claude Pednault et Brigitte Guibert
Réalisatrice: Anne Sérode



[Regardez le reportage (1re partie)]

[Regardez le reportage (2e partie)]

[Regardez le reportage (3e partie)]

[Regardez le reportage (4e partie)]

[Regardez le reportage (5e partie)]

Hyperliens

Doit-on favoriser la garde partagée?
En tribune, à l'émission Maisonneuve en direct, le 23 novembre 2005

Le site d'Ados-radio
On a parlé de garde partagée à cette émission, avec Alain Gravel, le 22 novembre, à 19 h

Association l'enfant d'abord

La garde d'enfant
Capsule d'Éducaloi

L'autorité parentale
Capsule d'Éducaloi

Fin du couple- les questions liées aux enfants
Capsule d'Éducaloi

Texte de la loi relative à l'autorité parentale (France)
Site de Légifrance

Proposition de loi sur l'hébergement égalitaire (Belgique)
Portail fédéral

« Le devenir des enfants après séparation des parents. Garde alternée et autorité parentale conjointe. Une décision délicate à prendre au cas par cas »
Article de Jean-Yves Hayez - Observatoire citoyen - août 2004

« Pour ou contre la garde alternée? »
Débat sur le sujet entre le psychologue Gérard Poussin et le pédopsychiatre Marcel Rufo - Site de Psychologies.com - janvier 2004

« Article de Maurice Berger: La résidence alternée, une loi pour les adultes »
Article de Maurice Berger - Sisyphe - 20 février 2005

« La garde partagée peut être plus néfaste que le divorce »
Article diffusé dans Forum - Université de Montréal - Volume 35, numéro 11, 13 novembre 2000

dimanche 20 mai 2007

Garde partagée ou résidence alternée : l’enfant d’abord
par Jacqueline Phélip Imprimer




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Avant d’aborder un sujet, aussi sensible que douloureux, il est nécessaire d’apporter quelques précisions :

Définition

Une résidence alternée est le passage d’un enfant, d’un foyer à l’autre.
Elle peut se faire à des rythmes variés, et non systématiquement une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre.

Il faut distinguer

Les résidences alternées organisées à l’amiable par les parents (les plus nombreuses) des résidences alternées imposées par des juges aux affaires familiales.
Ce sont ces dernières qui posent le plus de problèmes, et des problèmes graves.

Notre experience

Après deux ans et demi, environ, d’existence, nous avons reçu plus de huit cents appels de parents. 350 dossiers concernent des enfants de 0 à 9 ou 10 ans.
Tous ces enfants ont été soumis à des rythmes d’alternance inadéquats imposés :

Quel que soit l’âge de l’enfant
Quel que soit le conflit parental et la non-communication entre les parents
Sans tenir compte des violences conjugales
Sans tenir compte du modus vivendi qui précédait la séparation et sans déterminer celui qui était le principal pourvoyeur de soins
Sans respect pour le désir profond de l’enfant lorsqu’il est à même de le formuler.

Contexte

Dans 50 à 60% des cas qui nous sont soumis, la séparation est due à des violences conjugales de toute nature : physiques (parfois graves) mais aussi psychologiques, sexuelles, etc.... (nous rejoignons en cela les statistiques canadiennes). Dans 20% des cas au désintérêt total du conjoint pour la famille et les enfants. Dans quelques cas( moins de 1%)le père a cherché à évincer la mère dès la naissance de l’enfant.

La résidence alternée paritaire

Dans ce contexte, elle est exigée par les pères le plus souvent :

Pour se « venger » de la conjointe qui a pris l’initiative de la séparation (aujourd’hui, dans 70 à 75% des cas ce sont les femmes qui demandent la séparation).
Pour ne pas payer de pension alimentaire.
Sous la pression des grands parents paternels.

Justice

Nous pouvons observer l’arbitraire auquel sont soumis les enfants en fonction des juges aux affaires familiales dont ils dépendent.

- Ces derniers n’ont aucune formation sur le développement psychoaffectif des enfants.
- Certains enlèvent la garde totale de très jeunes enfants à leur mère pour la confier au père sans autre raison qu’idéologique et sans s’assurer que le père s’était investi un minimum auparavant.
- Ils sont débordés par le nombre de dossiers.
- Ils n’ont aucun moyen fiable de faire la lumière sur chaque situation familiale (enquêtes sociales ou expertises psychologiques laissent souvent à désirer).
Enfants

Tous ces enfants sont en grande souffrance.

Les plus petits (de 0 à 3 ou 4 ans)
Ils présentent des symptômes divers et variés, parfois très importants, en fonction de leur sensibilité propre, qui ont été observés et décrits dans la littérature scientifique lors des séparations mère-enfant et dont on sait que les conséquences possibles n’apparaîtront qu’à l’adolescence sous des formes diverses : angoisse flottante, états dépressifs et tentatives de suicide, troubles du comportement, difficulté à s’attacher aux autres de façon profonde et durable etc....

Ils redeviennent fusionnels avec leur mère, alors que dans une situation normale, l’inverse devrait se produire.

Au-delà et jusqu’à 8- 9-10 ans (selon les situations personnelles)
Ils ont un comportement de mal-être avec repli sur soi, tristesse, dépression, lassitude, grande fatigue, colère agressive etc.

Certains menacent de fuguer ou de se suicider, alors qu’ils n’ont que 7 ou 8 ans.

Conséquences annexes

Alors même que l’on parle de l’ampleur des violences conjugales, une résidence alternée rend mère et enfants otages de l’agresseur.
Alors que le chômage sévit, nombre de ces jeunes mères ne peuvent accepter un emploi qui les éloigne du domicile paternel.
Si la résidence alternée exempte souvent les pères de toute pension alimentaire, ces derniers laissent, dans nombre de cas, la mère payer l’entretien complet de l’enfant et assumer toutes les tâches se rapportant à ce dernier( visites médicales, achats le concernant).

Quelques chiffres et précisions

Il faut savoir qu’il est quasiment impossible de faire reconnaître à la justice la détresse de ces enfants :
Les symptômes qu’ils présentent se produisent au domicile maternel (chez le parent, en fait, qui est ressenti par l’enfant comme le plus sécurisant. C’est à-dire la mère dans la majorité des cas).
Les médecins, pédiatres ou pédopsychiatres, qui examinent ces enfants ne peuvent faire de certificat sous peine de sanctions du Conseil de l’Ordre.
Les pères, convoqués par ces mêmes médecins refusent de se rendre à la consultation.
Les statistiques montrent que les pères non divorcés ou séparés passent en moyenne 16 ou 17 minutes par jour à s’occuper de leurs enfants. C’est encore très peu et ne suffit pas à créer un lien suffisamment sécurisé pour avoir leur enfant à mi-temps après la séparation, d’autant que nombre d’entre eux ne changent rien à leur façon de vivre qui précédait cette séparation.
Ils s’occupent très rarement eux-mêmes des bébés ou très jeunes enfants et ceux-ci sont alors soumis à une succession de pourvoyeurs de soins (ce qui est nocif et même dangereux).
Les femmes ont des emplois et des salaires le plus souvent inférieurs à ceux des hommes ; ce sont elles qui, majoritairement, quittent leur emploi ou sacrifient une carrière pour se consacrer aux enfants : elles sont donc lourdement pénalisées par des résidences alternées qui exemptent les pères de toute contribution financière, alors même qu’elles sont empêchées de trouver du travail ailleurs que sur place.
Les jeunes mères d’aujourd’hui, dans leur grande majorité, contrairement à celles de la génération précédente (et contrairement à l’intox à laquelle nous sommes soumis) sont conscientes de l’importance d’un père pour l’enfant.

Elles acceptent volontiers une résidence alternée lorsqu’elles lui font confiance car il s’est impliqué efficacement dans les tâches parentales jusqu’à la séparation.

Ce ne sont pas les familles monoparentales féminines qui nuisent aux enfants mais l’absence de rôle de père (y compris quand le père est présent) et la grande précarité.
Une étude de l’INSERM récente dévoile qu’un enfant sur 8 a des troubles de santé mentale
L’hyperactivité, symptôme qui traduit une lutte contre l’angoisse et la peur de l’abandon a presque doublé en dix ans.
L’âge des premières tentatives de suicide ne cesse de s’abaisser (on parle de dix ans aujourd’hui).

En conclusion

Il y a une majorité de bons et même très bons pères. Mais ceux qui exigent leur part égale d’enfant, lorsque ce dernier est encore jeune (alors qu’ils savent les risques qu’ils lui font prendre) ou lorsque l’enfant dit et montre son grand mal-être, et qui répondent : « c’est mon droit » ou « c’est comme ça, un point c’est tout » ont le profil de ceux que décrit M. Berger lorsqu’il les voit en expertise : ce sont des hommes qui imposent leur loi, au lieu de la dire.
Les nombreux pères qui font appel à nous éprouvent une grande anxiété de l’inconnu que représente l’après séparation, dans le lien qu’ils vont avoir avec leur enfant. Nous leur expliquons qu’en passant en force, ils hypothèquent la qualité de ce lien, alors qu’une progressivité va l’assurer, amenant l’enfant lui-même à demander, peut-être, une résidence alternée paritaire voire le souhait d’aller vivre chez son père. Et dans ces cas-là, de la même façon, l’enfant doit être entendu et respecté.

L’ENFANT D’ABORD
Nous avons créé cette association, à la demande de plusieurs pédopsychiatres, à l’automne 2002.

Jacqueline Phélip, sa présidente, appartient en effet à une famille qui compte plusieurs médecins. Son époux a dirigé un service hospitalo-universitaire et présidé plusieurs sociétés scientifiques et elle a elle-même une formation de sage-femme.

A la suite de la loi de mars 2002, qui octroyaient aux juges aux affaires familiales le pouvoir d’imposer une résidence alternée, un grand nombre d’enfants, des tout bébés pour certains, ont développé différentes pathologies, pour certaines très sévères.

Nous avons été quelques-uns, par ailleurs, à avoir le triste privilège de pouvoir observer les dégâts sur un bébé, à l’époque âgé de 8 ou 9 mois, provoqués par un mode d’hébergement inadapté : sa détresse, son angoisse incommensurable au moment des départs, son visage qui devenait livide, figé, le regard vide (visage de « cire » dit la littérature scientifique, visage de « mort » décrivent les mères). Puis, nous avons assisté à quelques retours : un bébé qui hurlait dès que sa mère disparaissait de sa vue, qui était prostré ou bien jetait tous ses jouets à travers la pièce... etc.

Cette jeune mère saisit la justice pour que les vacances d’été soient au moins fractionnées en petites périodes et non en un mois d’affilée, comme l’exigeait le père. A notre stupéfaction ce fut refusé par le juge.

Cet enfant, à 3 ans, a eu des troubles sphinctériens sévères, à 4 ans des troubles phobiques. Aujourd’hui elle aime son père, mais ne lui fait pas confiance et exprime une forme de rejet.

Notre position charnière entre enfants d’un côté et système judiciaire de l’autre, est riche d’enseignements, que seule cette articulation peut donner.

Jacqueline Phélip, présidente de l’association « L’enfant d’abord »

Site L’enfant d’abord
Courriel

À lire

Jacqueline Phélip, Le Livre noir de la garde alternée, Dunot, Paris, 2006, préface du Dr Maurice Berger, 226 pages.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 février 2005.


Autres articles

Dr Maurice Berger, « La résidence alternée : une loi pour les adultes ? »
Dr Maurice Berger, « Le droit d’hébergement du père concernant un bébé », dernière mise à jour, le 7 octobre 2004.
« Entrevue avec le Dr Maurice Berger sur son livre L’échec de la protection de l’enfance », 2004.
« Lettre de l’Association française de psychiatrie à M. Dominique Perven, Garde des Sceaux et à M. François Mattei, ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées. Objet : Loi du 04.03.02 - Intervention du Docteur Berger », le 31 juillet 2002.
« L’influence des groupes de pères séparés sur le droit de la famille en Australie ».
« Mythes et réalités sur la garde des enfants et le droit de visite »


© Sisyphe 2002-2010
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Jacqueline Phélip
L’enfant d’abord
Jacqueline Phélip est présidente de l’association « L’enfant d’abord ».

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RECUSO-ME A SER BARRIGA DE ALUGUER!!!!!!!!!!!!!


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